Ce qu'il
faut retenir....
Paul
Gauguin (1848-1903)
Après
avoir travaillé plusieurs années en temps qu'agent de change, Gauguin se met à
peindre à 36 ans. Sa passion occupe toute sa vie et il se sépare de sa femme et
de ses enfants. Il se déplace entre Paris et la Bretagne où il finit par
s'installer dans le village de Pont-Aven. Il y crée une école d'art avec le
peintre Emile Bernard. Son art est incompris et critiqué. En 1891, il part pour
la Polynésie durant 2 ans, revient en France et repart aux Marquises où il
meurt en 1903.
Les
œuvres de Gauguin sont reconnaissables à leurs aplats de couleurs, elles se
rattachent au symbolisme et au courant créé par le peintre : le synthétisme.
Le synthétisme :
genre artistique issu du cloisonnisme (refus du détail, aplats de couleurs
cernées de couleur sombre) et de l'art primitif (rejet de la peinture
académique, notamment de la perspective, recherche d'authenticité, découverte
des arts non occidentaux).
L'autoportrait
au Christ jaune" 1889
Huile
sur toile
38x46
Musée d'Orsay, Paris
38x46
Musée d'Orsay, Paris
Tableau en trois parties pour 3
autoportraits.
au
centre, au 1er plan : Gauguin en buste, de 3/4 se regarde et donc regarde
le spectateur. Le portrait est
ressemblant, il est traité avec des couleurs
froides (dominance bleue) et de forts contrastes ombre/lumière (clair-obscur). Son front est particulièrement
éclairé.
Derrière
lui, le fond est divisé en deux parties :
à
gauche à l'arrière plan : Gauguin crucifié en "Christ Jaune" dans la reproduction de sa toile peinte la même
année. Partie très lumineuse (dominance jaune) traitée en aplats à la manière du cloisonnisme.
à
droite à l'arrière plan : Gauguin métamorphosé en "pot de tabac"
grimaçant, céramique qui fut effectuée par le peintre, posée ici dans une niche sombre
sur une étagère. Partie la plus obscure du tableau, cloisonnée et isolée du
reste de la toile, qui montre par son sujet l'intérêt de Gauguin pour le primitivisme.
Ce tableau appartient au genre
artistique : Le synthétisme
C'est aussi un portrait symbolique :
Gauguin dévoile les différentes visions qu'il a de lui-même : d'un côté son sacrifice de peintre incompris et
d'homme n'ayant plus auprès de lui sa femme et ses enfants (sa sacralisation
dégage malgré tout un sentiment de plénitude avec la couleur jaune et la simplification des
formes) , de l'autre côté son isolement
(à part sur une étagère enfermé dans une niche) et ses instincts primaires critiquables (il boit et il fume trop...le pot de tabac, pot
de terre rouge, pétrifié par le feu, que Gauguin surnommé "la tête de Gauguin, le sauvage",
incarne la souffrance et le caractère indompté du peintre).
Placé
au centre de sa toile, au 1er plan, son 3eme autoportrait prend le dessus
(front éclairé = pensées qui dirige les émotions) et laisse derrière lui ses
deux objets de tourment. Il affiche un regard déterminé vers le spectateur,
alors que les deux portraits à l'arrière plan dirigent leur regard sur le
portrait central. (voir fiche complète sur Gauguin)